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RéglementationTransport, Abattage, Ramassage

Transport d’animaux : des défaillances systématiques révélées

By 13 janvier 2022janvier 25th, 2022No Comments

Type de document : Actualité du Parlement européen

Auteur : Parlement européen. Interviewée : Tilly Metz

Extrait : « Les défaillances dans l’application des règles sur le transport des animaux posent un risque pour le bien-être des animaux et sont injustes pour les agriculteurs ». Interview de Tilly Metz.
Afin d’évaluer la situation actuelle en Europe, le Parlement a créé une commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport. Celle-ci a voté son rapport final en décembre 2021 et il sera soumis au vote lors de la session plénière de janvier.
Tilly Metz (Verts/ALE, Luxembourg), présidente de la commission à l’origine du rapport, a déclaré : « Il est important d’assurer le même niveau de protection des animaux durant tout le trajet, tout comme il est essentiel que les transporteurs et les chauffeurs disposent d’un ensemble de règles unique à respecter en matière de transport transfrontalier. »


Comment le Parlement souhaite-t-il améliorer les conditions de transport des animaux ?
La commission a constaté des manquements systématiques à l’application des règles existantes sur la protection des animaux pendant le transport et a formulé des recommandations en vue de la révision des règles prévue en 2023.
La commission a appelé à une réduction de la durée des trajets, 8 heures maximum jusqu’à l’abattage et 4 heures pour les animaux en « fin de carrière » (animaux élevés pour la production de lait, d’œufs ou les animaux d’élevage), ainsi qu’une meilleure protection des jeunes animaux et des femelles en gestation. Le transport d’animaux non sevrés âgés de plus de 35 jours devrait être évité et n’être autorisé que dans les cas où le voyage dure moins de deux heures.
Concernant les transports hors Union européenne, la commission demande que les exportations d’animaux vivants soient limitées aux pays qui garantissent et respectent des normes équivalentes en matière de bien-être animal.
« S’assurer que les consommateurs de l’UE disposent d’informations précises sur les produits animaux qu’ils achètent est une autre mission importante, car cela permet aux consommateurs de choisir les normes de bien-être animal les plus strictes », déclare la députée Metz.


Quelles sont les politiques de l’UE en matière de transport d’animaux qui doivent changer ?
Selon Tilly Metz, « L’UE doit améliorer et compléter sa législation sur le bien-être animal, afin de garantir que chaque animal bénéficie du même niveau de protection, peu importe où il est né, élevé ou abattu ».
« Nous avons besoin de règles, de contrôles et de systèmes de sanctions plus harmonisés », ajoute la députée luxembourgeoise, soulignant que c’est à l’UE de « garantir des règles du jeu équitables pour les agriculteurs et les transporteurs ». Le rapport recommande la centralisation de certains aspects cruciaux au niveau de l’UE, comme l’établissement de critères concernant les véhicules de transport. Les agriculteurs sont soutenus par la Politique agricole commune (PAC) mais il faut des « solutions concrètes » pour améliorer le bien-être animal selon Metz.
Selon Tilly Metz, de nouveaux outils politiques sont nécessaires pour soutenir « les petites structures locales ainsi que les solutions d’abattage mobiles et à la ferme », qui pourraient aider à réduire le nombre de trajets stressants vers les abattoirs.
Les règles concernant les exportations d’animaux vivants vers des pays tiers doivent elles aussi être harmonisées. En effet, les animaux de certains États membres sont transportés au-delà des frontières de l’UE et « dans le système actuel, il est très difficile d’appliquer » les normes de bien-être.


Comment cela profiterait aux citoyens et aux agriculteurs?
Selon Metz, la commission spéciale « n’aurait jamais vu le jour sans la pression incessante de la société civile, des citoyens inquiets qui en ont marre d’entendre parler du transport d’animaux dans la presse ». Pour Metz, « il est très clair qu’une grande majorité de citoyens souhaite une amélioration rapide de la situation ».
Des initiatives citoyennes comme « End the Cage Age » ont eu un impact sur les travaux de la commission et « ces demandes des citoyens ont été prises en compte », même si Metz concède qu’« il y a encore matière à amélioration concernant les recommandations ».
Tilly Metz estime que « pour de nombreux citoyens, la motivation première pour réclamer des règles plus strictes et plus de sanctions est une préoccupation éthique, une volonté de voir la souffrance animale évitée ou du moins réduite. Donc pour eux, toute amélioration serait positive, en plus de la réduction des risques pour la santé publique et des préoccupations environnementales ».


Le rapport ne concerne pas seulement les citoyens, car les agriculteurs bénéficieraient également d’un système plus juste et plus transparent qui « récompenserait les systèmes soucieux du bien-être animal avec un soutien public généreux ».
« De nombreux agriculteurs déplorent le manque de transparence et de contrôle qu’ils rencontrent dans le système actuel ; la plupart d’entre eux s’occupent des animaux élevés ou nés dans leur ferme, mais ils ne savent souvent pas quel sort les attend après les avoir vendus. »

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Extrait du site du Parlement européen