Skip to main content

Expertise / Avis

Pratiques et outils d’éducation canine


Titre complet : Avis du CNR BEA relatif aux impacts des outils et pratiques d’éducation canine sur le bien-être des chiens
Commanditaire
: Bureau du Bien-être animal (BBEA) – Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) – Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Date de saisine : 26/02/2021
Date de rendu : 04/07/2022

Contexte de saisine

Début 2020, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation a présenté 15 mesures pour renforcer la lutte contre la maltraitance animale. La grande majorité de ces mesures concernait les animaux d’élevage mais l’une d’entre elles consistait à confier au député Loïc Dombreval la mission de proposer des pistes d’amélioration pour les animaux de compagnie et les équidés. Parmi les recommandations du député figure celle d’établir et tenir à jour une liste des pratiques d’éducation et de dressage à interdire.

Dans cette optique, le BBEA a saisi le CNR BEA pour évaluer les méthodes de dressage des chiens et les souffrances ou le stress qu’elles peuvent provoquer.

Pour répondre à cette sollicitation, le CNR BEA a proposé d’identifier et d’étudier les facteurs pouvant être source de douleur et de stress liés aux principales pratiques d’éducation canine (et les outils associés) utilisées en France, ainsi que les conséquences de ces pratiques sur le bien-être et le comportement des chiens. Il propose également d’identifier des mesures préventives pouvant limiter les risques associés aux pratiques d’éducation canine.

La question posée a été traitée en trois temps :
1. La cartographie des principaux outils et pratiques d’éducation canine utilisées en France,
2. L’étude des facteurs impactant le bien-être des animaux, et des conséquences sur le bien-être des animaux,
3. Le bilan concernant les outils et pratiques (avantages/inconvénients) et leurs conditions d’utilisation.

Principales conclusions du CNR BEA

Recommandation 1 : Le CNR BEA recommande que les référentiels des formations des professionnels canins soient identifiés et caractérisés. Des lignes directrices pour les référentiels de formation, centrées sur le bien-être des chiens, pourraient aussi être définies.
Si cette harmonisation des formations ne peut être réalisée, un label « bien-être animal » pourrait a minima être appliqué aux formations dont le référentiel correspondrait aux exigences d’un cahier des charges, à établir, respectueux du bien-être animal.

Recommandation 2 : Le CNR BEA recommande que les conclusions de ce rapport (représentation de la relation humain-chien basée sur le compagnonnage, utilisation peu fréquente d’outils et pratiques associés à des méthodes négatives, adaptation du travail des professionnels au chien suivi) soient confirmées à l’aide d’échantillons de répondants représentatifs et/ou d’observations de terrain, avant de pouvoir conclure sur le paysage éducatif canin français.

Recommandation 3 : Le CNR BEA insiste sur l’importance de la prise en compte des émotions ressenties par le chien dans l’utilisation de toute pratique ou outil, de façon à limiter au maximum les émotions négatives chez le chien. En ce sens, l’adaptation à chaque individu devrait être une condition sine qua non de toute action à visée d’éducation canine.

Recommandation 4 : Le CNR BEA recommande que les études suivantes soient menées à l’issue de cette expertise :
– Expertise similaire sur les pratiques et outils non traitées dans ce rapport, en particulier ceux utilisés dans le cadre de dressage pour des fonctions particulières telles que la chasse et le mordant,
– Observations sur le terrain, pour compléter les lacunes de la littérature scientifique et mieux caractériser les contextes d’utilisation des pratiques et outils en séance d’éducation canine,
– Evaluation du bien-être des chiens démonstrateurs et régulateurs qui interviennent en éducation canine,
– Caractérisation des contextes d’utilisation des outils et pratiques d’éducation canine en dehors des cours d’éducation canine (par les propriétaires directement). En effet, il semblerait que la grande majorité des français qui utilisent un collier électrique (71,8%) le font sans conseil d’un professionnel canin (Masson et al., 2018).

Recommandation 5 : Le CNR BEA recommande que la relation entre la motivation des chiens à participer aux séances d’éducation canine et leurs attitudes/comportements pendant les séances soit confirmée par des observations sur le terrain.

De plus, les comportements associés à des émotions négatives (et positives) chez le chien devraient être connus de tout professionnel canin et propriétaire de chien de façon à ce que les séances d’éducation puissent être arrêtées lorsque plusieurs de ces comportements sont exprimés par un chien. Pour ce faire, l’analyse de ces comportements pourrait être inclue aux référentiels de formation des professionnels et des fiches de sensibilisation à ce sujet pourraient être réalisées pour les propriétaires de chiens.

Recommandation 6 : Le CNR BEA recommande que les pratiques des écoles pour chiots soient étudiées de façon à assurer leur incidence positive sur la socialisation et familiarisation des chiots. Le cas échéant, ces structures pourraient être tout à fait bénéfique pour le développement de ces animaux.

Recommandation 7 : Le CNR BEA insiste sur l’importance de privilégier l’utilisation de pratiques et d’outils associés à des méthodes positives pour l’éducation des chiens.

Infographie

En français

En anglais