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Cognition-émotions

Of browse, goats, and men: Contribution to the debate on animal traditions and cultures

By 15 novembre 2020février 2nd, 2021No Comments

Type de document : Article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science

Auteurs : S.Y.Landau, F.D.Provenza

Résumé en français (traduction) : Du fourrage, des chèvres et des hommes : Contribution au débat sur les traditions et cultures animales

De nombreuses preuves circonstancielles se sont accumulées sur la culture des singes, basées sur l’observation du transfert de l’expertise des adultes aux novices, généralement des jeunes. Des expériences contrôlées ont exclu toute explication environnementale ou génétique de ces propensions à l’apprentissage social. Cette perspicacité n’est peut-être pas propre aux primates. Ici, nous identifions les comportements alimentaires susceptibles d’être transmis socialement, nous réfutons d’éventuelles explications non sociales (génétiques, environnementales) et nous évaluons si les modèles d’apprentissage social sont propices aux traditions ou même aux cultures chez les chèvres domestiques. Nous affirmons que non seulement la domestication n’a pas érodé l’intelligence sociale, mais que les contraintes de gestion et en particulier les contraintes nutritionnelles imposées après la domestication ont encouragé le développement des traditions et des cultures caprines. Après la domestication, la contribution de fourrage riche en composés végétaux secondaires (CVS) à la nutrition des chèvres a augmenté en raison de la fourniture de fourrage par les humains et de la restriction des chèvres aux habitats où le fourrage domine. L’apprentissage social a été essentiel pour que les chèvres acquièrent des comportements de recherche de nourriture sûrs et nutritifs dans des environnements riches en CVS. La génétique peut contribuer à atténuer les effets délétères des CVS, mais les traditions matrilinéaires sont essentielles pour apprendre à utiliser les plantes riches en CVS à des fins nutritionnelles et médicinales, notamment pour apprendre les séquences d’alimentation qui atténuent les effets délétères des CVS. Le conditionnement in utero, la colonisation périnatale des microbiomes et les saveurs du lait contribuent à l’apprentissage passif des comportements alimentaires par la mère. L’apprentissage actif de la mère est d’une importance majeure avant le sevrage, tandis que l’apprentissage individuel de l’évitement et de la préférence alimentaire est important après le sevrage. Nous soutenons que l’apprentissage matrilinéaire, tant sous forme passive qu’active, est à la base des traditions en matière de comportements d’alimentation des chèvres. Le regroupement résiduel, mais souple, des chèvres en groupes, basé sur des idiosyncrasies matrilinéaires, permet d’expliquer comment ces comportements persistent dans différentes cultures caprines. Enfin, dans les groupes stables, les chèvres développent des affinités et des relations d’affiliation. Elles s’appuient sur le léchage, le toilettage social et le contact corporel pour diminuer la fréquence des interactions agonistiques, y compris la médiation sociale des conflits. Les chèvres apprennent également des humains et la docilité de la mère peut prédisposer la progéniture à apprendre des humains. En résumé, les chèvres possèdent un niveau élevé d’intelligence sociale nécessaire pour fonctionner dans des environnements sociaux et biophysiques complexes et dynamiques, une condition jugée essentielle à l’existence des cultures. À notre connaissance, il s’agit de la première compilation de preuves montrant des traditions et des cultures chez les animaux domestiques.

Résumé en anglais (original) : Much circumstantial evidence has accumulated for ape culture, based on observations of the transfer of adult expertise to novices, typically juveniles. Controlled experiments have ruled out environmental or genetic explanations for these social learning propensities. This acumen might not be unique to primates. Here, we identify feeding behaviours susceptible to social transmission, refute possible non-social (genetic, environmental) explanations, and assess if the patterns of social learning are conducive to traditions or even cultures in domesticated goats. We claim that not only has domestication not eroded social intelligence, but that managerial constraints and in particular nutritional constraints imposed after domestication have encouraged the development of goat traditions and cultures. Following domestication, the contribution of browse rich in plant secondary compounds (PSCs) to goat nutrition has increased due to humans providing browse as fodder and restricting goats to habitats dominated by browse. Social learning has been essential for goats to acquire safe and nutritionally wise foraging behaviours in PSC-rich environments. Genetics can contribute to alleviating the deleterious effects of PSCs, but matrilineal traditions are essential for learning to use PSC-rich plants for nutritional and medicinal benefits, including learning feeding sequences that alleviate the deleterious effects of PSCs. In utero conditioning, perinatal microbiome colonization, and milk flavors contribute to passive maternal learning of feeding behaviours. Active learning from the mother is of major importance before weaning, whereas individual learning of food avoidance and preference is important after weaning. We contend that matrilineal learning, both in passive and active forms, is the basis of traditions in goat feeding behaviours. Residual, yet flexible, group-bonding of goats based on matrilineal idiosyncrasies helps to explain how these behaviours persist in different goat cultures. Finally, in stable groups, goats develop affinity and affiliative relationships. They rely on licking, social grooming and body contact to decrease the frequency of agonistic interactions, including social mediation of conflicts. Goats also learn from humans and mother-dependent docility can pre-dispose offspring to learn from humans. In summary, goats have a high level of social intelligence necessary to function within complex and dynamic social and biophysical environments, a condition deemed essential for the existence of cultures. To our knowledge this is the first compilation of evidence showing traditions and cultures in domestic animals.

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Extrait du site d’Applied Animal Behaviour Science