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Cognition-émotionsEthique-sociologie-philosophie

My Fear Is Not, and Never Will Be, Your Fear: On Emotions and Feelings in Animals

By 10 mars 2022avril 4th, 2022No Comments

Type de document : Article d’opinion scientifique publié dans Affective Science

Auteurs : Mariska E. Kret, Jorg J. M. Massen, Frans B. M. de Waal

Résumé en français (traduction) : Ma peur n’est pas, et ne sera jamais, ta peur : les émotions et les sentiments chez les animaux
Les animaux non humains (ci-après, les animaux) ont-ils des émotions et, si oui, sont-elles similaires aux nôtres ? Cet article d’opinion a pour but d’alimenter le débat récent sur cette question et de réévaluer de manière critique ce que l’on peut conclure sur les émotions animales et humaines. Les émotions, et leur interprétation cognitive, c’est-à-dire les sentiments, remplissent d’importantes fonctions de survie. Nous pensons que les émotions peuvent exister sans sentiments et qu’elles influencent inconsciemment notre comportement plus que nous ne le pensons, et peut-être même plus que les sentiments. Étant donné que les émotions sont exprimées dans le corps et le cerveau, elles peuvent être déduites de mesures. Nous considérons les sentiments principalement comme des états personnels, qui peuvent être similaires dans des espèces étroitement apparentées, mais qui restent pour la plupart inaccessibles à la science. Pourtant, la combinaison des données acquises par l’observation comportementale avec celles obtenues par des techniques non invasives (par exemple, le suivi des yeux, la thermographie, les échantillons hormonaux) et par des tâches cognitives (par exemple, les paradigmes de prise de décision, le biais cognitif, le biais attentionnel) fournit de nouvelles informations sur les états intérieurs des animaux, et peut-être aussi sur leurs sentiments. Étant donné que de nombreuses autres espèces présentent des réponses comportementales, neurophysiologiques, hormonales et cognitives à des stimuli évaluables équivalentes aux réponses humaines, il semble logique de parler d’émotions animales et parfois même de sentiments animaux. À tout le moins, l’approche multi-méthodes contemporaine nous permet de nous en rapprocher plus que jamais. Nous concluons par des recommandations sur la manière dont le domaine devrait progresser.

Résumé en anglais (original) : Do nonhuman animals (henceforth, animals) have emotions, and if so, are these similar to ours? This opinion piece aims to add to the recent debate about this question and provides a critical re-evaluation of what can be concluded about animal and human emotions. Emotions, and their cognitive interpretation, i.e., feelings, serve important survival functions. Emotions, we believe, can exist without feelings and are unconsciously influencing our behavior more than we think, and possibly more so than feelings do. Given that emotions are expressed in body and brain, they can be inferred from these measures. We view feelings primarily as private states, which may be similar across closely related species but remain mostly inaccessible to science. Still, combining data acquired through behavioral observation with data obtained from noninvasive techniques (e.g., eyetracking, thermography, hormonal samples) and from cognitive tasks (e.g., decision-making paradigms, cognitive bias, attentional bias) provides new information about the inner states of animals, and possibly about their feelings as well. Given that many other species show behavioral, neurophysiological, hormonal, and cognitive responses to valenced stimuli equivalent to human responses, it seems logical to speak of animal emotions and sometimes even of animal feelings. At the very least, the contemporary multi-method approach allows us to get closer than ever before. We conclude with recommendations on how the field should move forward.

Extrait du site d’Affective Science