Skip to main content
Logement et Enrichissement

Etude des relations entre le bien-être, la santé et la croissance chez le lapin élevé avec un accès à un parcours herbager

By 30 mai 2023juillet 31st, 2023No Comments

Type de document : thèse pour l’obtention du doctorat de l’Université de Toulouse

Auteur : Manon Fetiveau

Résumé : En élevage cunicole, 95 % des lapins sont logés à forte densité dans des cages grillagées, sans enrichissements, au sein de bâtiments fermés sans accès à l’extérieur. Il y a donc un enjeu à mieux répondre aux besoins des animaux, en particulier comportementaux, en concevant des systèmes d’élevage qui prennent mieux en compte le bien-être animal. Nous avons étudié l’influence de divers facteurs biotechniques (type génétique des animaux, surface et temps d’accès au parcours herbager, enrichissement du parcours) et anthropique (éleveur prévenant ou distant) sur le bien-être (expression des comportements, état émotionnel, répartition spatiale, corticostérone, réactivité), la santé (viabilité, état sanitaire, oocystes fécaux) et la croissance des lapins élevés dans des systèmes avec accès à un parcours herbager. Dans un premier essai, nous avons montré qu’un accès à l’extérieur permettait aux lapins d’exprimer plus de comportements liés à la locomotion par rapport aux individus logés en parcs intérieurs sans accès à l’extérieur (20,0% vs 7,2%, respectivement) et moins d’inactivité (34,2% vs 70,0%, respectivement). Nous avons également montré que la croissance des lapins sans accès à l’extérieur était légèrement plus élevée que celle des lapins avec un accès à l’extérieur (+3,6 g/j). Dans un second essai, nous avons montré que le type génétique des animaux influence leur croissance (2444 vs 2113 g à 67 jours chez les 1777 x PS119 comparés aux 1777 x 1001) et le temps consacré à certains comportements, mais pas leur santé (mortalité : 9,9 %). Brouter a été le comportement le plus exprimé (25,9 % du temps observé) chez tous les animaux à l’extérieur tandis que se reposer a été celui le plus exprimé dans les parcs intérieurs (34,2 % du temps observé). Les lapins 1777 x PS119 ont eu un taux de corticostérone pilaire plus faible que les 1777 x 1001 (2,19 vs 6,34 pg par mg), ce qui suggère une moindre sensibilité au stress. La taille des parcours a eu un effet sur l’expression du comportement Brouter (25,4 % vs 21,5% des observations sur les parcours de 60 m² vs 30 m², respectivement). Dans un troisième essai, nous avons montré que la limitation du temps d’accès au parcours ou son enrichissement par des cachettes n’a pas modifié la croissance (2534 g à 76 j d’âge) ni la santé des lapins (18,7 % de mortalité). Toutefois, cela a modifié leur vitesse d’ingestion de l’herbe (1,9 vs 0,9 g MS/lapin/h avec 3h/j vs 8h/j d’accès au parcours herbager, respectivement ; 1,8 vs 0,9 g MS/lapin/h, parcours sans ou avec cachettes, respectivement). Dans un quatrième essai, nous avons montré que le milieu de vie des animaux avait une forte influence sur l’expression de leurs comportements spécifiques. À l’intérieur, le comportement dominant est le repos (67,8% et 56,6% vs 31,2% en parcs, cages et parcours, respectivement). Sur le parcours extérieur, le comportement brouter est le comportement dominant (37% des observations). En revanche, les conditions climatiques extrêmes et le mauvais état sanitaire des lapereaux ont entrainé une forte mortalité à l’extérieur (48,8%) et dans les cages (23,9%). Dans un dernier essai, nous avons montré que les lapins ayant reçu des interactions positives avec l’homme lui démontraient une affinité plus forte (90,2% vs 45,9% de caresses acceptées, entre une relation positive vs neutre) et une proximité plus forte (11,7% vs 0,7% d’occurrences de contact avec l’humain). Ils apparaissaient « en confiance » et « à l’aise » contrairement aux individus ayant reçu des interactions neutres avec l’homme qui apparaissaient « inquiets » et « indifférents » mais uniquement dans un milieu de vie dit complexe. Ces résultats démontrent que le lapin a besoin et une forte motivation pour le comportement brouter. Le milieu de vie offert aux animaux a une forte influence sur l’expression de leurs comportements spécifiques. L’utilisation de génotypes mieux adaptés à la vie en extérieur pourrait limiter leur réaction envers différents stimuli.

Logo de l'Université de Toulouse
Extrait du site de l’Université de Toulouse