Type de document : preprint d’article scientifique déposé sur bioRxiv
Auteurs : Lea Roch, Esther Oluwada Ewaoluwagbemiga, Claudia Kasper
Résumé en français (traduction) : Efficacité protéique et bien-être des porcs : pas de compromis pour atténuer la pollution par l’azote
Le lisier de porc contribue de manière significative à la pollution de l’environnement en raison des composés azotés. Limiter les protéines dans l’alimentation peut atténuer ce problème, mais cela peut entraîner des comportements négatifs si les besoins nutritionnels des porcs ne sont pas satisfaits. Une stratégie à long terme pour réduire la pollution par l’azote est d’élever des porcs pour une meilleure efficacité protéique (EP), mais des inquiétudes ont été exprimées quant à l’impact négatif que cela pourrait avoir sur le bien-être des porcs. Afin de déterminer si l’efficacité protéique est liée à une dégradation du bien-être des porcs, cette étude a observé 95 porcs à l’engrais à queue entière âgés d’environ 100 jours et soumis à une restriction protéique de 20 %. Seuls trois porcs ont été observés en train de se mordre la queue et de manipuler des régions particulièrement vulnérables aux blessures, et aucun de ces comportements n’a été associé à l’EP. Les porcs ayant une EP élevée ont eu tendance à initier et à gagner plus de combats que ceux ayant une EP plus faible. Nous ne pouvons pas confirmer ou exclure l’influence de l’EP sur la manipulation de zones moins vulnérables de leurs congénères. De tels comportements sont normaux et non dommageables en soi, mais peuvent stresser et blesser les congénères s’ils sont pratiqués de manière excessive en raison de l’ennui ou du stress. Il est intéressant de noter qu’une manipulation accrue de la paille n’était pas associée à une réduction des comportements potentiellement négatifs, mais nous avons trouvé une corrélation positive significative. En conclusion, l’étude n’a révélé aucune anomalie comportementale majeure chez les porcs ayant une EP élevée. Cependant, elle souligne l’importance de prendre en compte le compromis potentiel entre durabilité et bien-être, de réduire le stress et de fournir un enrichissement environnemental adéquat pour assurer le bien-être des porcs, en particulier s’ils doivent devenir plus efficaces grâce à la sélection.
Résumé en anglais : Pig manure is a significant contributor to environmental pollution due to nitrogen compounds. While limiting protein in feed can mitigate this issue, this may result in damaging behaviors if the pigs’ nutritional needs are unmet. One long-term strategy to reduce nitrogen pollution is to breed pigs for higher protein efficiency (PE), but concerns were raised that this may negatively affect pig welfare. To investigate whether PE is related to impaired pig welfare, this study observed 95 non-tail-docked fattening pigs around 100 days old with a 20% protein restriction. Only three pigs were observed engaging in tail biting and manipulation of regions that are particularly vulnerable to injury, and none of these behaviors were associated with PE. Pigs with higher PE tended to initiate and win more confrontations than those with lower PE. We cannot confirm or exclude the influence of PE on the manipulation of pen mates’ less vulnerable regions. Such behaviors are normal and non-damaging per se, but can stress and injure pen mates if carried out excessively due to boredom or stress. Interestingly, increased engagement with straw was not associated with a reduction in potentially harmful behaviors, but we found a significant positive correlation. In conclusion, the study found no major behavioral abnormalities in pigs with higher PE. However, it highlights the importance of considering the potential trade-off between sustainability and welfare, reducing stress and providing adequate environmental enrichment to ensure the welfare of the pigs, especially if they are to become more efficient through breeding.
Extrait du site de bioRxiv