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Initiatives en faveur du BEA

Évaluation des coûts de production des filières porcs et poulets de chair sous cahiers des charges « bien-être animal » et de leurs modalités de valorisation

By 15 juin 2023décembre 21st, 2023No Comments

Type de document : rapport d’étude de FranceAgriMer

Auteurs : Burkhard Schaer, Maurine Mamès, Michael Böhm, Elsa Trottet, Valentina Wiggert, Paul Hoschek, Johann Groß, Jürgen Hansen

Extrait : Introduction : Objectifs et déroulé du projet
Le bien-être animal est un sujet qui peut être source de controverses dans le débat public si bien que les filières d’élevage sont amenées à se questionner sur les modèles technico- économiques actuellement pratiqués ainsi que sur les perspectives d’évolution.
Dans ce contexte, France Agri Mer a lancé le projet « Évaluation des coûts de production des filières porcs et poulets de chair sous cahiers des charges « bien-être animal » et de leurs modalités de valorisation » et mandaté Ecozept pour sa réalisation.
L’objectif opérationnel du projet a été de dresser un bilan des démarches existantes en matière de bien-être animal, dans les filières porc et volailles de chair, en Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark et Allemagne) et de réponde à deux questions :

  • Quel est le surcoût de production dans les différentes démarches de bien-être animal, et quelles sont les principaux facteurs qui influent sur les surcoûts ?
  • Quelle est la valorisation, sur le marché, des produits issus des démarches bien-être animal et quels sont les modes de valorisation ? […]

Conclusion
Le présent projet a permis d’identifier les facteurs des surcoûts, les conditions de valorisation et les perspectives pour les démarches de bien-être animal. On peut également déduire de ce travail comparatif des recommandations pour la mise en place de nouvelles démarches de bien-être animal.
Ainsi, il semblerait que le premier pas, de « niveau standard » vers le « premier niveau bien-être animal » (appelé niveau 1 ou niveau 2 selon les pays) soit le plus critique. Ce premier niveau génère bien un surcoût, mais ne permet qu’une faible valorisation sur le marché (voire pas de valorisation additionnelle du tout).
Les niveaux 2 et 3 (ou 4) sont souvent plus rentables. Mais, généralement, ils ne seront mis en œuvre que par les exploitations qui, par leur disposition (espace disponible, parcellaire non morcelé…), s’y prêtent, ce qui délimite leur montée en volume. Même sous conditions favorables de valorisation, la rentabilité des exploitations dépendra fortement des coûts liés aux investissements (bâtiments, surfaces).
La Grande distribution a poussé, dans les pays observés, à élargir la production sous des niveaux supérieurs en bien-être animal, en proposant des systèmes de contractualisation avec primes et prix garantis àla clé. Ces modèles de rémunération augmentent l’acceptabilité par les élevages. Dans ce contexte on peut également remarquer des modèles novateurs, tel que l’arbitrage des prix et primes par un tiers (institution publique, organisme de recherche) ou le calcul du coût mixte à travers les différents niveaux de bien- être animal.


L’élargissement de la production en bien-être animal dépend donc d’un diagnostic de la situation des élevages concernés et d’un projet de mise en marché cohérent. Les adaptations des bâtiments sont un frein majeur. Toute rénovation et surtout toute nouvelle construction se heurte à la charge financière et à l’obstacle du permis de construire. En effet, dans tous les pays observés, les permis de construire sont très difficiles à obtenir pour tout projet d’élevage.
Dans la mise en place de nouvelles démarches de bien-être animal (ou dans l’évolution de ces dernières) il convient de réaliser un inventaire des exploitations qui, par leur configuration, sont adaptées à cette démarche, et de concentrer les efforts sur celles-ci. D’autres freins à l’élargissement de la production respectueuse du bien-être animal peuvent être levés plus facilement.
Ainsi, le manque d’information et les a-priori qui persistent dans le monde agricole peuvent être palliés par une communication plus volontariste, portée par les responsables publics et syndicaux. Un recueil de bonnes pratiques en élevage respectueux du bien-être animal, diffusé largement auprès des acteurs de la filière, peut contribuer à réduire les surcharges de travail et à augmenter la rentabilité.
Finalement, le défi de la formation du personnel agricole est à relever : le personnel, qu’il soit permanent ou en remplacement temporaire, n’est aujourd’hui pas formé pour aider à conduire un élevage qui répond aux niveaux élevés de bien-être animal. Compléter les programmes de formation en ce sens parait incontournable pour faciliter la conversion des exploitations vers des pratiques d’élevage plus respectueuses du bien-être animal.
Dans leur ensemble, les résultats de l’étude montrent que le bien-être animal peut être une voie pertinente pour amener le secteur de l’élevage vers une meilleure valorisation et une meilleure acceptabilité par la société civile, sous condition que les différents maillons de la filière coopèrent étroitement et à long terme.

Rapport ayant donné lieu à un article dans Filières avicoles le 19 juin 2023 : Bien-être animal : combien ça coûte ?

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Extrait du site de FranceAgriMer